« Marion, ma fille, le 13 février 2013, tu t’es suicidée à 13 ans, en te pendant à un foulard, dans ta chambre.

Sous ton lit en hauteur, on a trouvé ton téléphone portable, attaché au bout d’un fil, pendu lui aussi pour couper symboliquement la parole à ceux qui, au collège, te torturaient à coups d’insultes et de menaces.

J’écris ce livre pour te rendre hommage, pour dire ma nostalgie d’un futur que tu ne partageras pas avec moi, avec nous.

J’écris ce livre pour que chacun tire les leçons de ta mort. Pour que les parents évitent à leurs enfants de devenir des victimes, comme toi, ou des bourreaux, comme ceux qui t’ont fait perdre pied. Pour que les administrations scolaires s’évertuent à la vigilance, à l’écoute et à la bienveillance à l’égard des enfants en souffrance.

J’écris ce livre pour qu’on prenne au sérieux le phénomène du harcèlement scolaire.

J’écris ce livre pour que plus jamais un enfant n’ait envie de pendre son téléphone, ni de suspendre à jamais sa vie. »

Ce n'est pas une lecture dont on critique le style ou la plume, il s'agit d'un témoignage sur un fait tragique réel. Tout d'abord je me suis sentie immédiatement concernée en tant que parent, puis en tant qu'enseignante (en collège notamment). L'on parle officiellement de harcèlement scolaire depuis peu, et c'est en partie grâce aux médias relayant des témoignages terribles, comme celui du suicide de Marion, que des campagnes de prévention ont vu le jour (tout comme les "jeux" dangereux des cours d'école). 
C'est la maman de Marion qui raconte le jour qui a brisé sa vie et celle de sa famille...
C'est une mère impuissante, dévastée et en colère qui mène un combat contre la gêne et le silence que suscite la mort de Marion : de la part du collège, du principal, des professeurs, des élèves, des harceleurs, des parents, des voisins, du gouvernement. Elle crie sa douleur de ne pas voir son enfant reconnue comme victime. Elle crie sa douleur de mère foudroyée dans sa chair.
Impossible d'être insensible à ce témoignage, mais il est également tellement à charge qu'il nous manque parfois l' autre "son de cloche". Et puis, il y a l'indécence des moyens utilisés par les médias, dénoncée par Nora Fraisse au début, mais à laquelle elle fait appel sans problème par la suite. Je l'ai trouvée un peu contradictoire sur ce fait. On ne connaît pas les retombées judiciaires (car il y a eu plainte), et l'on est frustré par le manque total de transparence du collège concerné, qui est soumis à un droit de réserve. Sinon, je ne peux que soutenir sa lutte pour l'information sur le harcèlement scolaire, le développement de la prévention, de l'écoute et la protection des victimes. Il faut renforcer la vigilance, développer le contrôle des comportements déviants, appliquer des sanctions adaptées. Pas que des mots ou des promesses, mais des actes. Parce que nous sommes tous responsables, et que les enfants sont notre avenir !!

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