Batuk est âgée de neuf ans à peine quand son père, un paysan du Madya Pradesh, la vend à un bordel d'enfants de Common Street, à Bombay. Jetée en pâture aux désirs pervers des notables de la ville et des policiers pédophiles, la petite prostituée parvient, six années plus tard, à subtiliser un crayon à sa patronne. Et se met à couvrir les pages d'un cahier bleu auquel elle confie le quotidien épouvantable de son esclavage sexuel. Dans ce journal intimiste, désespéré, expiatoire, Batuk écrit tous les jours avec ses mots d'enfant sacrifiée. Elle écrit pour conjurer son destin, pour oublier que son père a abandonné sa léoparde aux yeux d'argent à la violence de ces clients qui viennent jusque dans son nid pour y faire des pains au lait. Elle écrit aussi pour retrouver ses jeux au village avec les lézards de son enfance entre les rochers chauffés par le soleil. Et, dans son cahier bleu, Batuk finit par s'inventer des héros fantastiques qui viendront peut-être, un jour, la libérer... Mais, une nuit, un taxi blanc s'arrête devant sa prison...

Autant être averti, ce livre fait mal. Si je vous dis que le sujet en est la prostitution des enfants, vous comprendrez que je n'exagère pas.
L'histoire se déroule en Inde. Batuk, âgée de 9 ans est vendue à un proxénète de Bombay. Par une incroyable chance, elle va détenir un cahier et un crayon qui vont devenir ses trésors. Dans ce journal, elle va livrer ses quelques souvenirs d'enfant, ses rêves et surtout toutes les atrocités subies dans son quotidien.
C'est au cours d'une enquête sur le travail des enfants dans les pays émergents que James Levine, médecin, a rencontré cette petite fille écrivant sur un cahier et de là est né ce roman qui frappe fort. Un témoignage bouleversant.

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